L’escalier de la Vie,
Sorti des eaux profondes,
Du tréfonds de la tombe
Aux portes de la nuit,
Laisse très peu de place
Au jour de l’existence
Qui nous brûle ou nous glace
Et nous met dans les transes.
C’est juste assez de temps
Pour que germent les graines
De l’amour ou la haine
Dans le cœur de l’enfant,
Le temps qui est donné
Pour trouver en soi-même
Le goût d’éternité
Qui grandit quand on aime.
Du haut de l’escalier
La porte de l’oubli
Qui fait jour à la nuit
S’ouvre à la vérité
De la pleine conscience
Inondée de lumière,
Où c’est ce que l’on pense
Qui prend vie dans la chair.
On laisse son ego,
Comme la vague qui meurt
Quand l’océan demeure,
Se fondre dans les eaux
De la force qui créera
Un nouvel escalier,
Ou bien qui détruira
L’existence à jamais.
ChanTou
Où s’égrènent les ans
Les saisons qui défilent
Font l’instant volatile.
Seul demeure ce temps
Qui éternellement
Voit passer la jeunesse,
Trépasser la vieillesse.
L’existence éphémère
De nos corps sur la terre
Contient toute la magie
De la vie infinie
Issue de la lumière
Qui emplit l’univers,
Puis quitte le matériel
Pour s’en aller au ciel.
L’œil de la conscience veille
Sur la danse du soleil
Qui fait se succéder
Lumière obscurité
Dans l’ordre du cosmos
Où s’épanouit la rose
Qu’on voit fleurir en soi
Au carrefour de sa croix.
Les hommes sont ainsi nés
Dans la dualité,
Mi-anges mi-démons.
Ce monde d’illusions
Cache la réalité
Que chacun doit trouver
Derrière les apparences
Avec la Providence.
ChanTou
D’où vient la Vie
Où va la Vie
Qui se promène sur les chemins des mondes
Imprégnant la nature, l’univers, les ondes
De sa force tranquille, silencieuse et féconde
D’où vient la Vie
Où va la Vie
Qui danse à travers l’ombre et la lumière,
Fait battre les cœurs et couler les rivières,
Qui chante dans les êtres, les astres et la matière
D’où vient la Vie
Où va la Vie
Qui crée les corps, fait grandir les consciences
Puis les abandonne avec indifférence
Emportant avec elle son secret d’omniscience
Quel est le sens
De l’existence
Qui Lui prête sa coquille quelques instants,
Dans un lieu bien défini de l’espace-temps
Approprié à Son projet très justement
Quel est le sens
De l’existence
Qui La protège, La nourrit, L’émancipe,
Dans la permanence des lois et des principes
Inhérents à ce monde auquel elle participe
Quel est le sens
De l’existence
Lorsque la Vie s’éloigne d’elle un jour
Poursuivant dans d’autres contrées son parcours
Jusqu’à ce qu’Elle se fonde dans la source d’amour
ChanTou
Petit germe de vie, petit germe d’amour,
Toi qui n’es né de rien, toi qui es né du Tout,
Vibration d’énergie, vibration de l’amour,
Toi qui ne pèses rien, et pourtant contiens tout,
Par quel miracle as-tu construit les formes,
Aussi variées, diversifiées, sans te tromper ;
Par quel miracle as-tu créé les hommes,
Les animaux, les végétaux, les minéraux.
Etincelle de vie qui jaillit des étoiles
Dans une danse effrénée aux couleurs bigarrées,
Enveloppe les âmes dans un morceau de voile
Pour que soit préservée la graine qui va germer,
Emplit l’univers, la nature entière,
Tu es notre conscience, notre essence, notre chance
Force qui anime l’esprit de la matière,
Vibre dans nos pensées, notre réalité.
La vie grandit dans le silence de l’infini,
Change de forme et d’apparat, se travestit,
Désagrège les corps et nourrit les consciences
Mais conserve en mémoire toutes ses expériences.
Génération après génération
Tel cet arbre du Monde qui périt et renaît
L’humanité poursuit son ascension
Toujours plus loin, toujours plus haut vers l’apogée.
ChanTou
L'escalier de la mort
La nouvelle religion
Qu’est la course au pognon,
A fait des lingots d’or
L’escalier de la mort.
L’homme réduit à un ventre,
Enfermé dans son antre,
Est un ogre insatiable
Qui signe avec le diable,
Cherchant le paradis
Dans son triste appétit
D’orgueilleux mécréant,
De pouvoir et d’argent.
Pieuvre à mille mains
Tendues vers le butin
Pour saisir tout ce qui
Est à portée de lui,
De ses yeux innombrables
A la chasse au trésor
Qui peut le couvrir d’or.
Comme dans un lit brûlant
De malade purulent,
Non conscient de ses maux,
Il se tourne dans sa peau
Et se traîne à tâtons,
Aveuglé de passion.
Son cœur et son esprit
Ne sont pleins que de lui,
De la course au pognon,
Sa nouvelle religion,
Qui fait des lingots d’or
L’escalier de la mort.
ChanTou
« Qu’est ce que ça peut faire
si nous tuons la Terre …
nous irons sur la Lune
pour y chercher fortune ! »
… … …
Ce qui se passe sur la Terre
N’est que le reflet de nos cœurs ;
Ça se nourrit de la misère
Que nous traînons à l’intérieur.
Depuis le temps qu’on la malmène,
Qu’on empoisonne son atmosphère
D’avidité, d’envie, de haine,
Elle est très en colère la Terre.
La voyez-vous trembler de peur,
C’est qu’elle ne peut plus respirer ;
Des toits s’écroulent, des enfants pleurent,
Des bombes explosent de tout côté.
Regardez-la vomir sa lave,
Cracher des étincelles de feu ;
Elle en a mare qu’on la gave
De tout ce qui n’est que scabreux.
Elle inonde des champs de larmes,
Des villes se noient sous ses sanglots ;
Saurons-nous déposer les armes
Sans être emportés par les flots ?
Ce qui se passe sur la Terre
N’est que le reflet de nos cœurs ;
Elle est nourrie de la misère
Dont nous crevons à l’intérieur.
Assez déversé de poison,
Elle a besoin de notre amour
Pour que revivent les saisons
Et la tendresse chaque jour.
ChanTou
Terre nourricière et vénérée
Tu as vu naître nos parents,
Terre mutilée et saccagée
Verras-tu naître nos enfants ?
Un jour nous deviendrons poussière
Tel est le sort de notre corps,
Dans le tombeau fait de la terre
Nous enfouirons tous nos remords.
Les hommes sont bien souvent cruels
De ne pas savoir respecter
Celle qui leur fait la vie si belle,
Qui leur a pourtant tout donné.
Merci à notre belle Terre
De nous avoir tous enfantés,
D’avoir donné à l’univers
Un berceau pour l’humanité.
Le jour où devenus poussière
Après avoir tout dévasté,
Dans le tombeau fait de la terre
Aurons enfouis tous nos regrets,
Nous contemplerons de très haut
Notre planète aux reflets bleus,
Nous penserons « comme c’est beau !
… Mais nous l’avons aimée bien peu … »
Quand le silence se fait,
Que se taisent les pensées,
Que l’on marche dans le sillage
De son cœur et ses mirages,
Comme on remonte le ruisseau
A la recherche de la source,
On découvre comme un cadeau,
Arrivé en bout de course,
Tout au bout, tout au fond, loin,
Si loin que le ciel rejoint
La terre à fond d’horizon,
Loin, tout au bout, tout au fond,
Une éblouissante lumière,
Porteuse de l’amour, la paix,
Dans cet infini mystère
De toute âme émue, troublée.
Faisons, silencieux, ce long
Pèlerinage jusqu’au fond
De nos cœurs et nous verrons
Jaillir la source d’où ont
Emergé chacun des mondes,
La genèse de la vie,
Et, dans la mémoire profonde,
L’infini dans le fini ;
Là où la grâce peut entrer
Emouvoir l’être caché,
Preuve vivante de la grandeur
Révélée de l’intérieur.
ChanTou
Elle sait,
Elle sait que la Lumière brille ;
Elle l’a vu illuminer des regards,
Comme les étoiles qui scintillent
Et se perdent dans le soir.
Elle sait que la Joie existe ;
Elle l’a vu chanter sur certains visages,
Comme la diva sur la piste
Apparue dans un mirage.
Elle sait l’énergie de l’Amour ;
Elle l’a vu transfigurer bien des êtres,
Comme le soleil chaque jour
Donne l’impression de renaître.
Elle sait,
Qu’à la rencontre de l’Etoile,
Le corps et les bras tendus dans la nuit
Elle ira mettre les voiles
Pour rejoindre la galaxie.
Le cœur imprégné de Joie,
Transportée par la force de l’Amour,
Elle espère, confiante, et croit
Au lever d’un Nouveau Jour,
A l’éveil de l’Homme Nouveau
Qui vivra dans une autre dimension,
Libéré de son ego,
Après son initiation.
ChanTou
Une main ensanglantée
Par les crimes perpétrés
Tourne la roue du monde
Entraînant dans sa ronde
Le sang des guerres…
De la misère…
Le sang des opprimés…
Des affamés...
Des délaissés…
C’est la main des tyrans
Qui sèment les tourments,
La main des écraseurs
Qui attisent les peurs,
De tous ceux qui se prennent
Pour d’importants mécènes
Pour les plus grands
De tous les temps,…
Pour les maîtres du monde… !
Ils conduisent à la tombe
Leurs sujets qui succombent,
Ils se donnent tous les droits…
De la vie… de la mort,
Et abrogent les lois
Sans l’ombre d’un remord…
En menant le peuple au supplice
Ils se nourrissent de ses entrailles…
Se prendraient-ils pour Anubis
Qui présidait aux funérailles ?
Tel le seigneur de ces lieus,
Celui qui se prend pour Dieu,
Ils jugent du Bien et du Mal
Avec leur tête de chacal
Et se régalent d’humiliations
De cadavres en putréfaction,
De la haine et des trahisons…
Avides de puissance et de gloire,
De possession et de pouvoir
Ils sont acharnés à régner,
Au mépris de toute liberté.
ChanTou